Porrentruy | Notre parti pris concernant la qualité de vie, intimement lié à notre région

Il y a quelques jours, je vous ai parlé de notre parti pris concernant la qualité de vie, qui est intimement lié à notre région.

Car, à vrai dire, la question du choix de nous installer à Porrentruy nous est posée tout le temps et par tout le monde. J’ai pris cette décision suite à la restructuration annoncé par mon ancien employeur l’année dernière. Le magazine pour lequel j’ai travaillé pendant 20 ans a été vendu.

Certains posent la question avec un certain amusement, d’autres avec un brin de condescendance.

Il faut dire que l’image des communes jurassiennes est souvent malmenée, par exemple par le classement annuel des communes suisses établi par l’hebdomadaire «Die Weltwoche».

Bien sûr, les communes de Suisse alémanique, particulièrement celles situées autour de Zurich, sont considérées comme les lieux les plus agréables à vivre, grâce à leurs infrastructures, à l’emploi et à la sécurité, entre autres critères d’appréciation.

Les communes jurassiennes figurent habituellement en bas, voire très en bas, de ce classement.

Cette arrogance me déplaît.

Il est temps d’entendre d’autres voix, de parler d’autres modes de vie, d’autres valeurs.

Cet article qui vient d’apparaître dans mon feed tombe à point nommé. Le quotidien allemand «Die Zeit» vient de publier un texte écrit par une journaliste qui a quitté Vienne pour s’installer et travailler à Zurich.

Elle a vite déchanté et écrit sur Zurich avec une précision et un sens de l’observation cinglant.

Elle démarre avec un titre évocateur – « Ô toi parfait Zurich, combien je te méprise » – et poursuit sur sa lancée avec ces mots :

« Certes, vous pouvez vous attendre à un ‘upgrade’ financier, mais attendez-vous également à un déclassement total du point de vue émotionnel ou intellectuel.

Zurich est un endroit surréaliste.

Si surréaliste que vous vous demandez si vous y étiez vraiment.

D’autres villes vous flattent, vous captivent ou vous donnent des coups de pied.

Zurich ne le fait pas. Zurich ne fait rien.

Zurich n’est qu’une chose : parfaite. »

Je suis assez d’accord avec cette journaliste.

J’avoue que j’ai du mal avec l’énergie que cette ville dégage ; pourtant, je connais bien Zurich, j’y suis fréquemment pour des raisons professionnelles et privées.

S’il est évident, et même frappant, que la situation financière et économique de ses habitants est très élevée, il manque tout simplement ce qui forge l’identité et l’ambiance d’un lieu : la folie, l’exubérance, l’extravagance, les drames, les joies, l’humanité, les combats, les histoires, le savoir-vivre, la passion et la diversité des habitants – bref, tout ce qui fait partie de la vie.

A Zurich, tout est comme aseptisé, sans émotions, d’une pensée conservatrice incomparable, sans style… et surtout hors de prix.

Zurich me rappelle à chaque fois la fameuse réplique du musicien et compositeur André Manoukian où il est question de savon…

Vous voyez ?!

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