Faut-il faire confiance aux applications qui décryptent vos produits de beauté?

Faut-il faire confiance aux applications qui décryptent vos produits de beauté?

Il n’est pas toujours évident de trouver le produit de beauté en soins du visage qui convient parfaitement.


Rappelez-vous la dernière fois où vous vous vouliez acheter un produit cosmétique, un sérum ou une crème, et que vous vous êtes retrouvée, un peu perdue, devant un étalage de soins de beauté.

Dans un monde parfait, une conseillère vous a aidée à faire le bon choix.

Néanmoins, et c’est particulièrement le cas dans les grandes enseignes de beauté multimarques, elle vous a certainement aguillée vers une référence de la marque avec laquelle l’enseigne avait alors un partenariat commercial de « mise en avant » de produits.

Est-ce qu’à ce moment précis vous n’aviez pas juste envie de trouver enfin le produit qui correspond réellement à vos attentes, c’est-à-dire à votre type de peau, à votre âge et à votre situation de vie, tout en répondant aux valeurs éthiques et de protection de l’environnement qui vous sont chères?


Il y a quelque temps, j’ai rencontré en faisant les courses une amie qui m’a fait part de son désarroi face à ce type de situation.

Elle m’a raconté ses difficultés à faire le bon choix, mais surtout ses craintes, car de nos jours les articles mettant en lumière les ingrédients nocifs et dangereux pour la santé se multiplient.

Car qui aurait envie de se faire du mal à l’occasion de sa routine beauté, qui devrait être un moment de plaisir et de bien-être que l’on s’offre dans la tranquillité de sa salle de bains?


Cette amie s’est tournée vers une grande marque renommée, qui vante le «naturel» de ses formulations.

Elle pensait bien faire, jusqu’à ce qu’elle ait l’idée de scanner le code-barres de la référence qu’elle avait choisie avec une application sur son smartphone qui décrypte les ingrédients contenus dans les produits de soin et vous dit si votre produit est «dangereux» ou pas.

Quand elle a vu la note qu’obtenait son produit et les ingrédients «problématiques» qu’il renfermait, elle a paniqué. Seulement voilà, il faut éviter de faire de ce type d’application sa référence principale.

Je m’explique.

L’idée de base de ce genre d’application est intéressante, car le fait de pouvoir être informé en tant que consommateur est primordial, d’autant que la majorité d’entre nous ne sont pas des chimistes.

Mais il se peut que la base de données de l’application soit incorrecte ou incomplète, ce qui fausse l’analyse. L’application peut ainsi répertorier certains ingrédients comme nocifs alors qu’ils ne le sont pas, ou elle peut ne pas détecter des ingrédients nocifs alors qu’ils le sont, comme l’a démontré la blogueuse La Bionista sur Instagram.
Pour tout savoir sur les ingrédients à fuir, il existe un excellent article sur ce sujet, écrit par Marie Dehlinger, spécialiste en réglementation et sécurité cosmétique.


LES ALLERGÈNES
Dans la liste des allergènes, on trouve la plupart du temps les huiles essentielles.

Evidemment, les huiles essentielles ne sont pas recommandées pour les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes ou encore pendant certains traitements médicaux.

Mais, en règle générale, la réaction aux allergènes est très personnelle.

Le limonène est souvent présent dans la liste des ingrédients problématiques établie par les applications: il ne s’agit pas d’un ingrédient à part, mais d’une substance naturellement présente dans les huiles essentielles.

A noter: lorsque l’on épluche une mandarine ou une orange, l’exposition au limonène est 1000 fois supérieure à celle d’un cosmétique. (source: Cosmebio).


Face au déferlement du marketing de la peur, Jen Novakovich, scientifique et formulatrice dans la cosmétique, observe, dans le Elle France: «Il y a une confusion entre risque et sécurité. Le mouvement sous-entend que certains produits ne sont pas sûrs ou sains, alors que selon les principes généraux de toxicologie, c’est le dosage qui fait le poison. Des actifs irritants à haute dose sont parfaitement inoffensifs à dose minime.»

LE CODE-BARRES
La formulation d’un produit peut changer, pourtant le code-barres reste le même.

Il y a donc un risque que l’analyse que vous fournit votre application soit obsolète si le fabricant a changé et/ou amélioré la formulation: l’analyse donnée repose peut-être sur une formulation ancienne.

L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Il n’est pas rare de voir un produit bio issu de la cosmétique industrielle qui soit très bien noté.

Dans certains cas, il s’agit de produits fabriqués par un grand groupe industriel et commercialisés pour le hard-discount.

Malheureusement, l’impact environnemental de la fabrication industrielle de tels produits et la transparence sur la qualité et la provenance des ingrédients ne font toujours pas partie des critères de classification des applications.

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